Série Zoothérapie, allons plus loin (épisode 3, saison 1)

@Van Royko

@Van Royko

Mieux respirer

Armée de ses animaux, la zoothérapeute Audrey Desrosiers répand le bonheur autour d’elle.  Avec l’aide de son lapin, elle apprend notamment à la petite Mélodie à mieux respirer.  On suit Audrey à l’école Victor-Doté pour jeunes lourdement handicapés.

Dans la forêt sacrée de la ferme Dada Do, Danielle Domon propose aux jeunes un exercice pour se connecter à la nature, le bâton de connexion.   Et pour leur part, Dimitrix et Naïmo prennent goût aux joies du jardinage.

La respiration chez l’enfant

La plupart des enfants ont tendance à respirer assez haut dans le corps. Lorsqu’on demande aux enfants de prendre de grandes respirations, vous constaterez qu’ils se mettent instinctivement à hausser les épaules. Il peut être parfois complexe d’expliquer aux enfants comment respirer profondément. Plus bas dans le corps. Cela fait parti du début de l’auto-régulation que nous tentons d’enseigner aux enfants.

Lorsque l’on change notre façon de respirer, on change le message envoyé au cerveau (système parasympathique), d’où l’importance que les jeunes fassent cet apprentissage. Une bonne façon visuelle de faire comprendre un principe un peu abstrait est de poser le petit animal sur le ventre du jeune et de lui demander de “gonfler le ballon (ventre)” en le remplissant d’air, et de le dégonfler en sortant l’air. Avec de la pratique, ils y arrivent vraiment bien. Je fais ces techniques de respiration en début et à la fin de mes interventions. Parfois, certains jeunes en ont également besoin entre les activités, lors des transitions.

L’empathie : essentielle

Bon nombre d’enfants ont besoin de soutien quant au développement de l’empathie. Qualité essentielle pour grandir et bien vivre en société, elle n’est cependant pas toujours évidente à stimuler. Je vous suggère ici quelques activités pour la faire ressentir. L’empathie se décrit comme une attention ou la préoccupation sincère et désintéressée de l’autre, la solidarité ou encore l’entraide, mais elle commence par être capable de reconnaitre chez l’autre une émotion connue. Si l’enfant ne connait pas une émotion en l’ayant vécue, il ne pourra pas la reconnaitre chez l’autre ; d’où l’importance pour l’adulte autour de nommer plusieurs nuances d’émotions (pas seulement fâché, triste, content).

Comment faire ?

Les cartes d’émotions, où l’enfant doit nommer l’émotion vécue en lien avec une situation donnée, sont excellentes pour cela. En plus de nourrir sa déduction, il apprendra les nuances si importantes.

Ensuite, les histoires à raconter sont un soutien important. L’adulte peut poser des questions, ou bien donner des précisions suite à la lecture partagée.

Il existe des roues de conflits, des roues des émotions (roues de la colère, roue de la honte, etc.) que vous pouvez vous procurer, et l’enfant doit actionner la roue pour découvrir des outils de gestion d’émotions. On peut tourner le tout en jeu et donner de fausses bonnes réponses, puis laisser l’enfant solutionner le conflit ou le souci. Ils adorent ce genre de jeux symboliques.

Dans de nombreuses écoles, il existe des programmes du genre “vivre ensemble”, qui misent exactement sur le développement de l’empathie en abordant les préjugés, les valeurs, les émotions, la discrimination, etc. N’hésitez pas à en faire la suggestion dans votre école. Puis, je crois que comme adulte signifiant auprès des enfants, nous devrions tous avoir à cœur que nos interventions/interactions soient teintées des suggestions suivantes. Voici les douze recommandations de Monique de Cocrea pour développer l’empathie :

  • Changeons nos croyances de base (nous sommes tous interdépendants)

  • Le lien, l’attachement, le sentiment de sécurité interne et externe

  • Contrôler l’environnement pour diminuer l’excitation et les colères

  • Se connecter

  • Aider l’enfant à identifier ses émotions et celles des autres

  • Aider l’enfant à se projeter intuitivement dans la situation de l’autre

  • Développer la résonnance émotionnelle

  • J’utilise un langage clair et responsable

  • Je développe l’introspection émotionnelle, la conscience interne

  • Je développe la coopération

  • Je valorise les relations égalitaires et équitables, et développe l’harmonie

  • Je développe la solidarité

Les besoins

Apprendre à bien nommer nos besoins aide à mieux se connaître, à mieux comprendre nos réactions et à bien communiquer avec les autres. Nous, les adultes, avons aussi parfois besoin de se le faire rappeler ! Pas toujours évident de parler de nos besoins, de les faire respecter. C’est un bel apprentissage/révision à faire avec les enfants. Mais aussi, pour que les enfants comprennent bien les animaux avec qui nous évoluons, ils ont besoin de connaitre leurs besoins de base. C’est souvent un peu plus facile de parler des besoins des animaux que des nôtres, vous allez voir !

Activités essentielles ici aussi, je vous présente un modèle de carton des besoins mais il en existe vraiment beaucoup ! Le lien direct est juste ici.

Poly handicaps et l’école Victor Doré

Lorsque l’on visite le site internet de l’école Victor Doré, voici ce qu’on peut y lire :

Nous offrons à nos élèves un environnement chaleureuxstimulant et sécuritaire, où ils se sentent bien. Nos élèves sont tous atteints d’une déficience motrice ou organique grave, accompagnée ou non de troubles associés. En raison de notre mandat suprarégional, la majorité des élèves sont issus de commissions scolaires autres que la CSDM. Mais chez nous, ce sont des enfants, tout simplement, qui sont ici pour apprendre à lireécrire et compter, comme les autres.

Comme tous les établissements scolaires de la CSDM, notre mission est « instruire, qualifier et socialiser ». L’école Victor-Doré travaille avec son partenaire privilégié, le Centre de réadaptation Marie Enfant (CRME) du CHU Sainte-Justine.

Nos quelque 197 élèves sont choyés. Les 135 membres du personnel de l’école – enseignants, intervenants en réadaptation et personnel de soutien – font preuve d’un professionnalisme, d’une énergie et d’une créativité extraordinaires pour arrimer les interventions, les cours, les soins, les activités sportives ou autres, le transport adapté, les repas, etc. et permettre aux enfants d’être petits… et de devenir grands!

J’aime cette école de tout mon cœur, vraiment ! Ma collaboration au fil des années m’a assurément rendu un meilleur humain. Les défis relevés chaque jour, la motivation, la grande joie contagieuse et l’enthousiasme débordant des enfants et des professionnels sont totalement élevants.

Dans l’épisode, vous avez découvert le petit Théo, qui vit avec un TSA, mais l’école accueille des enfants en situation d’handicaps multiples. Peut-être que dans une prochaine saison vous pourrez en découvrir davantage.

Déficience intellectuelle

Nous intervenons beaucoup auprès des gens qui vivent avec une déficience intellectuelle, laquelle est parfois méconnue. Il m’a donc paru important de vous donner les bases communes. L’atteinte peut être légère, moyenne ou sévère.

La déficience intellectuelle est un état et non une maladie. Les personnes ne souffrent donc pas de la déficience intellectuelle ; elles n’en sont pas « atteintes ». Elles présentent, ou elles ont, une déficience intellectuelle. Elles vivent avec cet état.

Trois critères sont nécessaires et d’égale importance afin qu’un diagnostic de déficience intellectuelle soit posé. Les voici :

> Des limitations significatives du fonctionnement intellectuel sont observées (par exemple lorsque la personne a des difficultés à comprendre des concepts abstraits ou encore à anticiper les conséquences d’une action, etc.)

> Des limitations du comportement adaptatif, qui se traduisent par des lacunes au niveau des habiletés conceptuelles, sociales et pratiques, sont documentées. Entre autres exemples possibles de ces limitations, nommons les difficultés éprouvées lors de : - l’utilisation des concepts liés à l’argent; - l’établissement des interactions sociales; - la tenue des activités quotidiennes et la préparation des soins personnels (préparation des repas, tâches ménagères, utilisation du transport, habillage, etc.)

> La déficience intellectuelle survient avant l’âge de 18 ans. Seuls les spécialistes membres d’un ordre professionnel (psychologues, neuropsychologues) peuvent poser un diagnostic de déficience intellectuelle, à l’aide de tests normés reconnus et selon les normes de pratiques applicables.


Quelles sont les caractéristiques de la déficience intellectuelle ?

Toutes les personnes ayant une déficience intellectuelle sont différentes, mais certaines caractéristiques communes à plusieurs sont observables. Elles peuvent avoir de la difficulté avec :

> Le repérage dans le temps et dans l’espace

> La mémoire à court terme

> Le développement du langage

> La concentration

> Les situations de résolution de problèmes

> Le maintien et la généralisation des stratégies nouvellement acquises

> Les liens logiques à faire entre les éléments ou les événements



@auboutdumuseau

@auboutdumuseau

Thundershirt (le manteau spécial d’Hermine)

Le thundershirt fut inventé à la base pour les chiens anxieux lors des orages (d’où son nom !). Ensuite, il fonctionne super bien auprès des chiens qui font de l’anxiété en général, anxiété dans les transports, anxiété de séparation, etc. Par son élasticité et parce qu’il est serré sur le corps du chien, cela le rend conscient de tout son corps à la fois. Ces pressions profondes libèrent de l’endorphine et de l’ocytocine, qui sont les hormones liées au calme. Les recherches démontrent que le thundershirt abaisse le rythme cardiaque, diminue les comportements anxieux, et réduit le niveau d’hormones de stress.

Mais pour Hermine, j’ai associé le thundershirt différemment.

Hermine est si excitée lorsque l’on va dans les écoles et lorsqu’elle voit des enfants que j’ai dû développer une solution qui lui indiquerait qu’elle doit d’abord être calme avant de pouvoir jouer avec eux. Alors, elle a compris que désormais, lorsqu’elle porte le chandail, à l’arrivée à l’école, elle peut être heureuse mais calme. Et finalement, lorsque je lui retire, là toutes les folies sont permises hihihi.

Je vous glisse un court vidéo ici de l’utilisation du thundershirt.

Masque à fenêtre transparente

Pour certaines clientèles, comme les enfants qui vivent avec un TSA ou une déficience intellectuelle, le port du masque a été très déstabilisant. Vous m’avez vue pendant l’épisode porter un de ces masques. Ils sont également ultra pertinents lors de nos interventions en stimulation langage.

Je vous glisse un visuel ici, s.v.p. fouillez sur Etsy ou tout autre distributeur Québécois avant de vous tourner vers Amazon. Vous le savez déjà, mais au cas !

Screenshot_20210814_144220.jpg

Merci d’embarquer dans cette belle, grande et lumineuse aventure sur 10 épisodes, et vos commentaires et questions sont toujours les bienvenues !

Zoothérapeutiquement vôtre,

AUDREY DESROSIERS