Au bout du Museau

Série Zoothérapie, Allons plus loin (épisode 2, saison 1)

@Van Royko

@Van Royko

La rage de vivre.

La zoothérapeute Audrey Desrosiers veut faire une différence dans la vie de ses patients.

Plus que jamais, elle propose des interventions innovantes pour apaiser.

Audrey rencontre Elsie, qui avoue avoir de la difficulté à connecter avec sa fille.  Elle obtient cette confidence lors d’une séance de zoothérapie avec un âne.

La cofondatrice de la ferme Dada Do, Danielle Domon, partage sa passion pour l’horticulture avec Dimitrix, un ado qui risque de décrocher de l’école secondaire.


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Simplement Canin, Danny Bélanger

Danny Bélanger est intervenant en comportement animal depuis plus de 15 ans. Sa passion pour le  comportement et les relations humaines, en plus de son don naturel pour le contact animal, font de lui un  expert dans son domaine. Son but : aider les propriétaires d’animaux à développer une relation saine avec  leurs animaux. En 2014, Danny a créé sa propre entreprise et depuis quelques années, il offre une  formation permettant aux personnes intéressées de devenir éducateur canin en renforcement positif.  

Après avoir assisté, il y a plusieurs années, à une séance de zoothérapie avec son père malade, Danny a  réalisé à quel point la zoothérapie a des bienfaits. Durant son parcours professionnel, il a eu l’occasion de  travailler avec Audrey pour l’assister avec ses compagnons en zoothérapie ainsi que pour former les  zoothérapeutes aux bases du comportement animal.

Vous aurez la chance de découvrir toute l’étendue des compétences de Danny au fil des épisodes. Oui, vous pourrez appliquer plusieurs de ces méthodes exposées avec vos animaux de compagnie !



@auboutdumuseau

@auboutdumuseau

Les alpagas

Il faut savoir que les Alpagas sont des camélidés comme le lama, le chameau, le guanaco, la vigogne et le dromadaire. Ils vivent en troupeau et sont originaires d’Amérique du Sud.

On les côtoie tout particulièrement sur les hauts plateaux andins et dans des zones semi-désertiques, en haute altitude ; particulièrement au Pérou, au Chili et en Bolivie.

On les élève ici depuis bon nombre d’années. L’animal est d’ailleurs très bien adapté à notre climat, ayant des conditions parfois plus difficiles en Amérique du Sud. L’alpaga demande peu d’espace et d’équipement ; il n’a pas besoin de bâtiment chauffé et sa grosseur est parfaite pour en faire un élevage à échelle familiale. C’est ce qui en fait un choix très intéressant pour les néo-agriculteurs et les paysans.

Quelques fermes thérapeutiques utilisent l’alpaga en zoothérapie. Lorsqu’entraîné comme il se doit, il est un partenaire extraordinaire.

Côté comportement, l’alpaga est généralement doux et curieux, mais aussi peureux. Il n’aime pas particulièrement être touché.

Étant naturellement une proie qui n’a d’autres moyens de défense que la fuite, cette crainte lui est salutaire pour sa survie. 

Comme tout animal, cependant, le comportement d’un alpaga à l’autre peut varier, allant de plus ou moins peureux à plus ou moins dynamique. Sa vie en troupeau lui permet de se sentir beaucoup plus en sécurité et moins stressé par son environnement.  

L’alpaga ne doit pas vivre seul. Il a besoin de ses semblables, et un groupe de 3 alpagas est généralement indispensable pour assurer un troupeau psychologiquement sain.

L’alpaga, tout comme le lama, peut cracher pour communiquer avec ses pairs. Par contre, étant moins agressif, l’alpaga n’a pas tendance à cracher sur l’homme ; on reçoit le crachat souvent par erreur, en passant entre deux alpagas qui se querellent, par exemple…

La femelle crache aussi sur le mâle lorsque celui-ci cherche à l’accoupler si elle est déjà enceinte, ou si elle n’est pas réceptive à un accouplement.

*source

Dans ce deuxième épisode, on découvre Bruno (10 ans), déjà très bien sociabilisé aux humains, et le beau Drama ( 2 ans et demi, plus haut sur la photo) en début d’apprentissage. Il n’est pas recommandé d’imprégner les alpagas avant l’âge de deux ans et demi, car ils développent ensuite de graves troubles de comportement.

Lors de nos premières rencontres/manipulations, aucun des deux partenaires n’étaient habitués à porter le licou. Ils n’étaient pas beaucoup manipulés, autrement que pour la tonte, les demandes techniques, vaccins et autres par l’éleveur.
Danny Bélanger, après l’évaluation de base, a concocté un plan d’entraînement pour amener ces beaux alpagas où j’en ai besoin, pour les besoins des interventions et de mes clientèles.

Après quelques séances déjà, Bruno vient mettre son licou simplement avec les commandes verbales, il reste calme et apprend en ce moment à marcher au pied !

Techniques d’Impact auprès des adolescents

Je ne saurais suffisament vous recommander d’aller découvrir Danie Beaulieu, de l’Académie Impact , et ses techniques d’impact. Elle possède une expertise précieuse qui me permet d’être on point dans mes interventions, ici dans l’épisode, auprès des ados. Ce livre en particulier, qui offre des techniques d’interventions concrètes, nous outille pour amener les adolescents à une plus grande maturité émotionnelle.

J’ai également suivi bon nombre de ses formations et c’est, honnêtement, une de mes meilleures expérience de formation continue. Tant les parents, que les éducateurs ou que les intervenants en ressortent largement outillés. Et que dire de sa personnalité colorée ! Vous allez en redemander !

Les troubles d’apprentissage


Les troubles d’apprentissage regroupent un ensemble hétérogène de dysfonctionnements d’origine neurologique. Présents dès les premières étapes du développement de la personne, ils se caractérisent par des atteintes permanentes et persistantes sur le plan des apprentissages précoces comme le langage, la coordination ou plus spécifiquement, celui des apprentissages scolaires. Ils ne sont pas initialement attribuables à un déficit auditif ou visuel, à une déficience intellectuelle, à des facteurs socio-économiques, à un enseignement inadéquat ou à un manque de stimulation.

@Institutdestroublesdapprentissages

@Institutdestroublesdapprentissages

Allons plus loin dans les diagnostics et atteintes vues dans l’épisode 2

Haut potentiel/douance

Douance intellectuelle, ou haut potentiel, sont les termes officiels de l'expression populaire « surdoué ». Un enfant est dit doué quand il a un rythme de développement intellectuel très supérieur à celui normal de son âge, alors que son développement affectif et relationnel correspondent aux normes de son âge.

Les manifestations :

Curiosité et soif d'apprendre, pose beaucoup de questions, est capable d'acquérir des connaissances par ses propres moyens.

  • Perfectionnisme, besoin profond de bien faire avec exactitude.

  • Peu d'estime de lui à cause des difficultés rencontrées.

  • Peur de lui-même, de ce qu'il est, des conséquences de ses pensées et émotions débordantes.

  • Conscience métacognitive (sait identifier et réutiliser des concepts et des stratégies qu'il emploie pour résoudre des problèmes).

  • Intérêt atteignant parfois momentanément un niveau obsessionnel pour certains sujets.

  • Apprentissage précoce de la lecture, parfois sans aide extérieure.

  • Hypersensibilité (souvent invisible de l'extérieur (dyssynchronie interne)).

  • Altruisme, besoin intime d'aider les autres (qui les pousse parfois vers les professions du domaine de la santé ou de la justice).

  • Tempérament solitaire, tendance à somatiser face aux incompréhensions et aux difficultés.

  • Langage soutenu qu'il adoptera au cours de sa propre éducation.

  • Sens de la justice.

  • Supporte difficilement l'échec.

  • Grande capacité d'attention.

  • Maturité intellectuelle supérieure à celle des enfants de son âge (dyssynchronie externe).

  • Affectivité et/ou développement psychomoteur parfois en décalage avec la maturité intellectuelle (difficultés en écriture, difficulté de diction) (dyssynchronie interne).

  • Sens de l'humour (notamment l'ironie).

  • Sensibilité à l'harmonie (musique, esthétique).

  • Capacité de mémorisation importante.

  • Capacité à suivre une conversation ou un exposé en faisant autre chose.

  • Très grande facilité à justifier ses comportements a posteriori.

  • Difficulté à prendre des décisions si confronté à un problème ne pouvant être résolu uniquement par la logique (ex.: problème sentimental, émotionnel).

  • Pensée en « arborescence » : ses idées déclinent en une multitude d'autres idées en provenance d'un point commun entre elles (créant une pensée riche, mais au-delà de la concentration).

Le syndrome d’Asperger (TSA)

Condition neurodéveloppementale complexe du trouble du spectre de l'autisme (TSA), le syndrome d'Asperger est situé à l’extrême du continuum autistique et se manifeste dès l’enfance. Comme pour toute autre condition du spectre de l’autisme, ses caractéristiques peuvent varier de « léger à sévère » et peuvent changer au cours du développement de la personne, aussi bien en nature qu’en intensité et ce, même à l’âge adulte.

Comme pour toute condition du spectre autistique, ses caractéristiques se présenteront selon la triade autistique.

La personne présentera donc une altération de la communication, c’est-à-dire une difficulté dans la communication verbale et non verbale. Une personne présentant ce symptôme a du mal à décoder le sens d’une expression du visage, la tonalité de la voix, l’humour, le double sens, et le sens des gestes. Elle doit l’apprendre et ne l’intègre pas automatiquement comme les autres personnes le font. Elle peut donc sembler distante et froide ou à l’inverse, trop familière.

Elle présentera également une altération qualitative des interactions sociales réciproques, c’est-à-dire une difficulté à créer des liens avec d’autres et à avoir des amis, ainsi que des difficultés dans les échanges émotionnels amicaux et amoureux.

À ces deux points s'ajouteront des intérêts restreints et des comportements répétitifs et stéréotypés, qui sont a priori une manière de contenir l’anxiété intérieure.

La narcolepsie

La narcolepsie est une condition de sommeil caractérisée par une somnolence excessive, parfois (ou souvent) invalidante, quel que soit le temps de sommeil obtenu. Les personnes atteintes de narcolepsie peuvent avoir des crises de sommeil irrésistibles dans lesquelles elles finissent par s'endormir à l'école, au travail et dans les lieux publics, ce qui peut entraîner des problèmes graves pour tous les aspects de la vie. La bonne nouvelle est qu’il existe des traitements efficaces.

La narcolepsie est un trouble du sommeil où les gens peuvent remarquer :

  • Somnolence diurne excessive : elle peut varier entre une confusion mentale bénigne et une somnolence irrésistible rendant tout fonctionnement impossible.

  • Un sommeil peu réparateur : même s’ils semblent obtenir des heures de sommeil suffisantes, ce n’est pas rafraîchissant. Et malgré le fait qu'elles aient envie de dormir toute la journée, les personnes atteintes dorment mal la nuit, avec des réveils répétés et parfois avec des rêves frappants. « Une nuit de sommeil peut sembler une sieste de cinq minutes - et une sieste de cinq minutes peut sembler une nuit de sommeil. ».

  • « Attaques de sommeil » incontrôlables : Les attaques de sommeil sont des envies irrésistibles de dormir, où quelqu’un s'endort simplement pendant toute activité à tout moment de la journée. Naturellement, cela peut causer de problèmes sévères d’école, de travail et de vie à la maison.

De plus, les gens peuvent aussi avoir :

  • Cataplexie : Épisodes brefs soudains de faiblesse musculaire, qui se produisent en réaction à un puissant déclencheur émotionnel. Les déclencheurs incluent le rire, la surprise, la colère, le bonheur extrême ou la tristesse. Parmi les exemples de faiblesse musculaire, on peut citer le flambage des genoux, la tête penchée ou même les troubles d’élocution dus à une incapacité à bouger les muscles nécessaires à la parole. Certaines personnes éprouvent des épisodes qui affectent leur corps entier, où elles sont incapables de bouger ou de communiquer verbalement. Ces attaques durent de quelques secondes à plusieurs minutes. Certaines personnes risquent de tomber au sol en raison des genoux qui se dérobent, ce qui peut amener certains observateurs à croire à tort que la personne s'est évanouie ou a eu une crise convulsive. Cependant, contrairement à ces troubles, la conscience est maintenue tout au long de l’épisode. On pense que la cataplexie est liée à la paralysie musculaire du sommeil paradoxal, envahissant de manière anormale l'éveil. Jusqu'à 70 % des personnes atteintes de narcolepsie ont une cataplexie, qui peut se manifester en même temps que la somnolence diurne ou peut se développer plus tard, voire même 5 à 10 ans après l'apparition de la somnolence. La cataplexie est très spécifique à la narcolepsie - elle est rarement observée chez les personnes sans narcolepsie.

  • Paralysie du sommeil : Périodes au cours desquelles on se sent soudainement incapables de bouger, de parler ou même de respirer pendant quelques secondes ou quelques minutes, mais il peut souvent sembler beaucoup plus long. Cela peut être une expérience terrifiante et se produit souvent au réveil ou juste avant le sommeil. On pense que la paralysie est une paralysie musculaire du sommeil paradoxal, qui empiète sur l'état de veille. La plupart des personnes atteintes de narcolepsie (60 %) auront ce symptôme, mais cela peut également se produire chez les personnes sans narcolepsie.

  • Hallucinations : Hallucinations vives et effrayantes, par exemple, voir des insectes sur les murs ou entendre des bruits à la maison. Les gens s'inquiètent souvent de devenir « fous » et s'inquiètent de mentionner ces symptômes. Des hallucinations peuvent survenir au moment de s'endormir (hypnagogique) ou au réveil du sommeil (hypnopompique). Celles-ci sont également considérées comme des exemples de sommeil paradoxal (dans ce cas, le contenu de rêves) empiétant sur l'état de veille. Jusqu'à 60 % des personnes atteintes de narcolepsie éprouvent ces expériences souvent effrayantes. Les personnes sans narcolepsie souffrent parfois de paralysie du sommeil et/ou d’hallucinations hypnagogiques/hypnopompiques, en particulier si elles sont extrêmement privées de sommeil. Ces personnes, cependant, n'auront pas de cataplexie.

En conséquence, la narcolepsie peut causer des problèmes importants dans tous les aspects de la vie, y compris à l'école, au travail, dans les relations et à la maison.

L’approche systémique, l’outil “Moi comme parent”

Il m’arrive fréquemment de choisir l’approche systémique pour certains de mes jeunes patients, car vous pouvez vous imaginer que beaucoup de grands problèmes de comportements laissent des marques dans la famille et aux parents. Les liens ont parfois besoin d’être renforcés, dirigés et supportés. L’outil “Moi comme parent” fait littéralement des miracles et je l’utilise depuis des années et des années !

La Trousse doit laisser la parole aux parents, dans une attitude d’écoute marquée par le respect de leur expérience et de leur vision. Cette trousse est essentiellement un ensemble d’outils de communication, qui permet d’enrichir l’application des programmes de soutien éducatif existants dans différents contextes d’accompagnement individuels ou de groupe, auprès des parents d’enfants de 0 à 11 ans. Mais je l’ai utilisée avec des enfants/adolescents plus vieux également ; il suffit d’adapter les propositions.

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Merci d’embarquer dans cette belle, grande et lumineuse aventure sur 10 épisodes, et vos commentaires et questions sont toujours les bienvenues !

Zoothérapeutiquement vôtre,

AUDREY DESROSIERS

Série Zoothérapie, Allons plus loin (épisode 1, saison 1)

@VanRoyko

@VanRoyko

Un nouveau départ

La zoothérapeute Audrey Desrosiers quitte la ville pour pratiquer à la campagne, en Estrie.
C’est à la ferme Dado Do qu’elle concentre ses activités, où ses patients vivent une immersion totale en nature, dont Tyler, bouleversé par le décès de sa maman.

Épaulée par sa complice de toujours Danielle Domon, cofondatrice de la ferme Dada Do, Audrey concocte une intervention originale pour Tyler avec Grand Fred, un magnifique vieux cheval.


Présentation d’Audrey Desrosiers

Audrey est une zoothérapeute chevronnée, créative, grandement motivée et à l’écoute de sa clientèle. Sa passion brûlante pour les enfants et les défis quotidiens qu’ils rencontrent l’ont poussée pendant plusieurs années vers l’enseignement de la zoothérapie, en plus de l’amener à offrir plusieurs formations et ateliers. Elle développe depuis 13 ans des projets novateurs dans divers établissements.

Audrey vise toujours à parfaire ses connaissances, à ajouter plusieurs cordes à son arc afin de développer des contenus et différents outils d’intervention qui lui permettent d’aider encore mieux ses patients. Elle possède un background en musique classique et en théâtre.

Son expérience de travail à l’international lui a confirmé ce qu’elle savait déjà : l’humain est partout le même, tant au niveau de ses besoins que de ses désirs. Depuis 2010, forte de ses années de succès et d’effort, elle dirige ses cliniques multidisciplinaires de zoothérapie, aux côtés d’une équipe du tonnerre !


Pour bien saisir ce dont il est question dans cette grande série, il faut départager et identifier ce qu’on entend par zoothérapie.

Différence Zoothérapie et Zoo-animation

La zoo-animation regroupe toutes les activités où il y a présence d’un animal, pour faciliter les rapports entre les participants. Aucun plan d’intervention n’est créé ; il s’agit de passer un bon moment en présence de l’animal. On peut voir ce genre d’activité fréquemment dans les résidences de personnes âgées ou dans les groupes de soutien. L’animal donne la motivation de venir assister à la rencontre ou permet de diminuer l’anxiété face au groupe ou rend plus fluide la prise de parole.

La zoothérapie (dont il est question dans la série) est une intervention faite par un professionnel diplômé, où des objectifs thérapeutiques sont déterminés, où il y a arrimage avec divers autres professionnels, et où un plan d’intervention sur le long terme est créé.

Au sein d’une intervention en zoothérapie, le professionnel doit s’assurer que la synergie est maintenue et vivante. Cette synergie s’obtient en nourrissant la relation à son patient, mais également en rendant vivante la relation entre le patient et l’animal. L’image qui suit l’explique clairement.

@auboutdumuseau

@auboutdumuseau

Pour toutes questions supplémentaires ou pour trouver une formation adéquate en zoothérapie, je vous réfère au site internet de la Corporation des Zoothérapeutes du Québec, juste ici.

Présentation de la Ferme Dada Do

La ferme thérapeutique DadaDo a à coeur que chacun puisse s'épanouir dans un cadre naturel et créatif. Le rythme de chacun est respecté, encouragé à se laisser découvrir, et les programmations permettent le libre choix, la découverte de nouvelles passions et l'expression totale. Flexibilité et souplesse sont les mots d'ordre. Les approches thérapeutiques se veulent teintées d'empathie, de légèreté, de créativité, d'ouverture, d'écoute et de liberté. Tant par l'art-thérapie que par la zoothérapie, les activités équines ou l’exploration en nature, nos spécialistes sont sélectionnés d'abord pour leurs valeurs et stratégies d'intervention novatrices.

J’y collabore pour les interventions en zoothérapie, ainsi que le développement de la programmation thérapeutique depuis 2017. La différence des approches mises sur pied offre de réels et grands changements chez les jeunes qui viennent y séjourner. Depuis deux ans, la ferme est devenue une ressource d’urgence en soutient avec le CLSC et les diverses ressources de la région.

Éducation canine, renforcement positif

Comme vous l’avez vu dans cet épisode, nous travaillons avec le renforcement positif auprès de nos animaux. Qu’entendons-nous par renforcement positif ? Éduquer son chien en privilégiant le renforcement positif, c'est opter pour une méthode douce, sans violence et qui fait du sens. Renforcer positivement les bonnes actions de son chien, c'est l'encourager à réitérer les comportements récompensés en ajoutant systématiquement un stimuli agréable. Cela veut donc dire que nous choisissons de ne pas punir l’animal.

Au bout du Museau a la grande chance d’évoluer avec Danny Bélanger de Simplement canin, depuis les dernières années, pour s’assurer du bien-être mental de ses animaux et qu’ils soient au meilleur de leurs capacités pour les interventions.

Le langage non verbal du chien

Cette image permet de mieux comprendre ce que nous communique le chien. Vous verrez dans les prochains épisodes ce que Danny Bélanger nous apprend du beau Welcome de l’épisode 1. Il est primordial d’être à l’écoute et attentif à son animal lors des interventions. Le bien-être du partenaire animalier est au cœur de nos actions. L’animal n’est pas un outil, mais bien un partenaire. Les signaux d’apaisement et les changements d’attitude peuvent nous enseigner beaucoup.

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Quelques notions sur les diagnostics

TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec (ou sans) hyper-activité)

Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental qui se caractérise par de l’inattention (TDA) et/ou de l’hyperactivité-impulsivité (TDAH). Ces manifestations :
• doivent être suffisamment importantes pour nuire au fonctionnement social ou scolaire ;
• doivent se présenter dans au moins deux contextes différents (école, famille, sports, travail) ;
• et ne doivent pas s’expliquer par un autre trouble (par exemple le trouble anxieux).

Le TDAH peut être diagnostiqué par plusieurs professionnels (psychologues, neuropsychologues et médecins) grâce à des questionnaires cliniques ou des tests cognitifs. Les conseillers d’orientation et les infirmiers peuvent également évaluer ce trouble s’ils en sont habilités par leur ordre professionnel.

Le diagnostic n’est pas une sentence à perpétuité. Des études récentes montrent qu’environ 50 % des jeunes atteints du TDAH ne le seront plus à l’âge adulte. Chez les autres, les symptômes ont tendance à diminuer : l’hyperactivité motrice peut s’apaiser et le besoin de bouger est souvent mieux canalisé.

Gilles de la Tourette

Le syndrome de Gilles de la Tourette se caractérise par la présence de tics moteurs ET au minimum d’un tic vocal. Le patient peut aussi présenter un diagnostic de tics chroniques (ou persistants) où l’on observe au moins un tic moteur OU vocal, mais jamais les deux ensemble. Dans tous ces cas, le premier épisode de tics doit être apparu avant l’âge de 18 ans et doit avoir une durée d’au moins un an, mais peut avoir fluctué dans le temps, avec une diminution ou même une disparition des symptômes.

Les tics sont des contractions semi-involontaires et répétitives des muscles, entraînant des mouvements simples exprimés durant une courte période de temps (millisecondes) tels que le clignement des yeux, la crispation des joues, un mouvement de la tête ou un haussement d’épaule. Les tics peuvent aussi être des contractions plus complexes et d’une durée plus longue (secondes à minutes) de plusieurs groupes musculaires tels que le sautillement, le contact avec certains objets ou personnes, les grimaces, les spasmes abdominaux, les tapotements, les mouvements d’extension des bras ou des jambes, les mouvements des épaules en séquence, la copropraxie (effectuer involontairement des gestes à caractère sexuel ou obscènes) ou l’échokinésie (imitation d’un geste). Les tics vocaux peuvent aussi être simples (p. ex.: tousser, renifler, japper, s’éclaircir la gorge) ou complexes comme l’écholalie (répéter des phrases) ou plus rarement, la coprolalie (dire des jurons, répéter des sons ou des phrases obscènes).

TSA (trouble du spectre de l’Autisme)

► Le trouble du spectre de l’autisme fait partie de l’ensemble des troubles neurodéveloppementaux décrits dans le DSM-V. Il s’agit d’une condition habituellement présente dans la petite enfance, mais qui peut apparaître de façon plus évidente au moment de l’entrée à l’école.

► Le trouble du spectre de l’autisme se caractérise par des altérations significatives dans deux domaines: communication et interaction sociale et comportements, activités et intérêts spécifiques. Les symptômes représentent un continuum qui varie de léger à sévère : ils limitent et altèrent le fonctionnement quotidien.

► Les causes de l’autisme ne font pas encore l’objet d’un consensus au sein de la communauté scientifique. On estime que le taux de prévalence touche 1 % de la population. L’estimation de la prévalence de l’autisme au Québec est de 1,4% de la population.

Hypersensibilité sensorielle

Les troubles du traitement sensoriel (retenez l’expression apparentée : dysfonction du traitement de l’information sensorielle) surviennent quand une personne éprouve de la difficulté à interpréter les stimuli sensoriels, ce qui a pour conséquence de déclencher chez cette personne des troubles de l’humeur et du comportement.

Les personnes touchées semblent submergées par ce qui paraît être pour toute autre personne un niveau normal de stimuli sensoriels (par ex.: un bruit ordinaire, de la lumière, un simple toucher). Il est important de savoir à quel moment une personne éprouve des troubles du traitement sensoriel, car il y a des façons de déterminer quels sont les déclencheurs sensoriels et de fournir un meilleur « régime sensoriel ».

Voici certains types courants de troubles du traitement sensoriel : 

1. Défenses sensorielles

Les enfants, dans ce cas, deviennent submergés par un trop-plein d’informations sensorielles, car leur système nerveux perçoit les choses très rapidement ou intensément. Il leur semble que tout est trop bruyant, trop rapide ou trop brillant.

 

Les différents types d’hypersensibilité sensorielle sont les suivants :

  • Hypersensibilité tactile / toucher : Ces enfants réagissent vivement à toute sensation tactile, comme par exemple les étiquettes des vêtements ou la texture des aliments, trop mous ou trop croquants, d’où le risque pour ces enfants de se montrer difficiles sur la nourriture.

  • Hypersensibilité visuelle : Toute sensation visuelle produit un effet de sur stimulation chez ces enfants. Ce peut être, par exemple, l’éclairage fluorescent ou intense ou les lieux où les stimuli visuels sont nombreux, comme les salles de classe, les centres commerciaux, les foires.

  • Hypersensibilité statique (impression que les choses « vont trop vite ») : Ces enfants ont tendance à ressentir les mouvements trop intensément, ce qui fait qu’ils sont souvent malades en voiture ou qu’ils ont peur de pratiquer des activités où l’un des pieds ne touche pas le sol. Ils ne monteront pas à une échelle ou dans un manège.

  • Hypersensibilité auditive : Ces enfants sont vivement incommodés par le bruit des appareils ménagers, d’une tondeuse à gazon, de l’autobus scolaire ainsi que par tout le bruit à l’intérieur d’une salle de classe ou d’une assemblée d’élèves. Souvent les enfants ayant une hypersensibilité auditive peuvent se mettre à faire eux-mêmes du bruit (par ex. leurs propres sons ou du bruit blanc) pour tenter de noyer tout autre bruit qui les dérange.

Les stratégies d’intervention, les objectifs travaillés en zoothérapie

Pendant ce premier épisode, vous avez pu voir quelques moments de zoothérapie sans pour autant assister à une intervention complète. En général, une intervention dure 45-60 minutes selon l’âge du patient et de sa disponibilité. Un plan est élaboré pour que chaque intervention vienne travailler des objectifs prédéterminés. C’est à ce moment que la créativité entre en jeu, où il nous est possible de créer des activités qui répondent aux envies et intérêts de chacun. Je vous glisse le lien juste ici d’un article précédent dans lequel je donne d’autres idées concrètes d’adaptation d’activités en zoothérapie pour le même genre de clientèle.

Bonne lecture !

Le fameux coussin des émotions

Beaucoup m’ont demandé, lorsque je l’ai publié sur mes réseaux, d’où venait ce fameux coussin (réellement extraordinaire) des émotions.

Le voici en détails. Il est disponible en ligne via “Society6, emotions pillow”.

Ressource deuil pour enfants et adolescents

Médrick aborde le deuil dans ce premier épisode, et très peu de ressources sont spécialisées dans le deuil chez l’enfant. Je vous réfère donc, avec beaucoup de douceur, cette belle ressource. Elle doit être connue de tous. La maison des petits tournesols.

Leur mission :

La Maison des Petits Tournesols offre des services d’accompagnement gratuits aux enfants, aux adolescents et aux familles vivant un deuil. Notre accompagnement flexible et accessible aide les familles à s’adapter à la suite du décès d’une personne significative, pour favoriser un meilleur équilibre familial et faire en sorte de prévenir des problèmes de santé mentale.

Merci d’embarquer dans cette belle, grande et lumineuse aventure sur 10 épisodes, et vos commentaires et questions sont toujours les bienvenues !

Zoothérapeutiquement vôtre,

Audrey Desrosiers

Nouvelles idées d'interventions et un cadeau pour vous !

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Nous y revoici !

Vous avez beaucoup apprécié les articles précédents à propos des idées d’interventions et comment vous pouvez adapter certains jeux pour la maison. Je m’adresse bien sûr aux zoothérapeutes, mais également aux autres intervenants et aux parents.

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Vous l’avez sans doute vu passer en début de mois, j’amorce avec ce premier article un super partenariat avec FDMT pendant la prochaine année. Oui, cette fantastique boutique spécialisée qui fait tant rêver, qui nous propose toujours des compléments d’articles pertinents et avec qui je suis donc, très honorée de collaborer! Et vous trouverez, à la fin de ce premier article, un SUPER cadeau pour célébrer ce partenariat!!!

Je tenterai d’aborder, aux fil des articles, des jeux et outils qui couvrent autant les émotions, la motricité, et le langage chaque fois. N’hésitez pas à me laisser vos suggestions de jeux/outils que vous souhaiteriez me voir explorer.


Drôles de familles


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Il y a 7 familles, (comme le jeu très populaire), chaque famille est composée d’un grand-papa, d’une grand-maman, d’un papa, d’une maman, d’un garçon, d’une fille et d’un bébé. Le but du jeu, tel que décrit, est de rassembler le plus de familles ensemble. Comme vous le devinez, je ne joue jamais de la réelle façon avec aucun jeux puisque je me sers de ceux-ci pour atteindre divers objectifs lors des interventions. Avez-vous joué à ce jeu de la façon telle que décrite? Je veux vous entendre!

J’ai utilisé ce jeu avec grand bonheur avec plusieurs clientèles. La boîte contient les cartes illustrées de 7 familles comprenant 7 membres, des cartes étoiles pour mimer et d’autres questions pour approfondir, puis des cartes canevas vierges. J’adore les cartes vierges!! Je vous montre mes résultats de leur utilisation plus bas.


Avec les plus jeunes

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J’ai utilisé, avec Hermine et mon fameux (!!!) manteau d’intervention, les cartes pour associer les émotions pareilles (mais représentées différemment sur maman et bébé). La maman heureuse sur le manteau d’Hermine va avec quelle carte que le tout-petit avait dans ses mains. Association, généralisation des apprentissages, ils ont beaucoup aimé!

Vous pourriez faire la même chose en mettant les cartes du manteau dans un sac à dos sur votre animal ou encore dans une boîte, ou même les lui faire chercher à travers la maison. Ça bouge, c’est ludique, toujours gagnant!



Avec les jeunes du primaire

Comme vu sur la photo, avec les jeunes du primaire, Hermine portait les consignes d’interprétation de ces émotions. Beaucoup de fous rires lorsqu’un grand de 6e année devait interpréter un bébé qui boude!! Pour certains, ces interprétations étaient réellement « challengeantes »! À ma grande surprise également, très peu de mes jeunes savaient ce que voulait dire ‘‘bouder’’. Je doute que ce soit parce qu’ils ne boudent jamais… haha!


Clientèle adolescente avec déficience intellectuelle

Ici, avec ma belle lapine Simone, nous avons joué à pêche dans le lac (principe de la canne à pêche, et j’ai apposé des trombones sur les cartes étoiles pour les rendre aimantées). J’ai choisi les cartes à développement, les ados étaient tous verbaux. Ce fut réellement surprenant, la tendresse exprimée lors de cette séance. Chacun se permettait également de suggérer d’autres alternatives. Au lieu de répondre seul, chacun désirait donner sa réponse. De beaux moments!

Excellent également pour l’empathie, le développement d’idées, le langage, la projection dans le temps (passé/futur). L’enseignante était ravie! Oh, et pensez à plastifier vos cartes… Simone en a mangé une et certains cocos avec moins de motricité en ont fripé quelques-unes.

Les cartes vierges

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Cette fois-ci, en classe de francisation, classe d’accueil de jeunes immigrants, nous avons abordé les émotions chez les animaux. Ressentent-ils de la jalousie?

Ressentent-il les mêmes émotions que les humains? Que pensez-vous de ces images, est-ce que ce chien est réellement triste, pourquoi dis-tu que celui-ci semble fâché?

Très intéressant de voir leur grand sens de l’observation lors de la lecture des comportements des animaux présents au fil des rencontres. Suite à ces apprentissages, ils s’auto-régulaient entre eux, d’instinct. « Allez, laisse-lui de l’espace, tu vois qu’elle ne se sent pas bien en ce moment, les énergies sont trop hautes. »

Wow, la zoothérapeute était pas mal fière!

Pour poursuivre l’encrage de ces apprentissages et de ce nouveau vocabulaire, j’ai laissé une photocopie agrandie de la carte vierge, leur demandant à chacun, pour la prochaine rencontre, de se dessiner dans l’émotion qu’ils ressentent le plus souvent. Je vous montre quelques exemples reçus.

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Très touchée de leur ouverture, honnêteté, candeur et enthousiasme à poursuivre la séance. Je crois que vous pouvez voir leurs origines et émotivité avec ces brefs esquisses. Vraiment, des interventions qui peuvent prendre vie dans divers milieux, bien au delà des règles générales énoncées à l’endos du jeu.


Le train des phrases

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Ai-je besoin de dire à quel point on aime d’amooouuurrr les jeux éducatifs Placote? Si vous ne connaissez pas encore, lâchez tout et courez les découvrir! Pour les autres, je me suis amusée avec le train des phrases ce mois-ci.

*On salue la diversité représentée dans les choix de petits personnages « chauffeur de locomotive » à faire avancer! On aime!

Très résistant et de bonne qualité, ce jeu est conçu pour les enfants de 3 à 5 ans qui ont un développement neuro-typique sinon pour tous âges! Mes clientèles avec déficience intellectuelle ou mes personnes âgées ont également beaucoup apprécié! Ne vous limitez pas aux âges inscrits sur les boîtes, jamais!

Dans l’optique de la stimulation du langage, le jeu propose d’allonger les phrases avec des compléments de lieu et de temps. L’enfant apprend par l’exemple. À force d’entendre des phrases plus longues, il pourra les construire et les utiliser par lui-même en spontané ensuite. Les situations loufoques introduites comme des anachronismes font bien sourire, petits et grands!



Roulettes de couleurs et cartes images associées

J’ai proposé uniquement les roulettes de lieux (vertes et bleues) aux personnes âgées avec démences, car ce niveau de complexité leur convenait selon mes observations. Des séances d’allongement de phrases pouvaient durer environ une quinzaine de minutes avec eux. Nous alternions ensuite avec quelque chose de plus physique, dynamique pour donner un temps de repos. Il en fut de même avec les tous petits. Assurez-vous de valider leur reconnaissance des saisons et fêtes proposées sur ces deux roulettes avant de commencer.

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Avec les jeunes, ensuite, en augmentant le niveau de difficulté ou en poursuivant les apprentissages, les 4 roulettes pouvaient être laissées à choisir sans problème. J’ai dû (une fois), insister pour changer de roulette car mon coco était devenu un peu trop « expert » d’une roulette et ne voulait plus en changer (!!!).

Hihi, pas fou hein!

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Chaque couleur de roulette (jaune, vert, bleu et mauve) possède 20 cartes-images. Pour les besoins de mes interventions et clientèles, je n’ai pas joué avec les cartes de consignes tel que « recule de trois cases », etc. De même que pour certaines clientèles, je ne me suis pas servie de la planche de jeu du train à conduire sur laquelle les petits personnages avancent.

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Les cartes-images d’action

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Avec les 3 à 5 ans

Parcours avec le chien (bonjour Welcome ici sur la photo) : les petits passaient également dans le tunnel après le chien (!!!) et devaient décoller une carte-image pour ensuite tourner la roulette à la sortie du tunnel pour la création de leur phrase. Les plus habiles choisissaient de mimer les actions avant de nous épater avec leur longue phrase. Pour une gradation réussie, pensez à regrouper les actions faciles ensemble, et ensuite les actions plus complexes. Exemple facile : boire un verre d’eau, puis plus complexe : La maman offre une boîte de chocolats au papa.

Pour les familles, vous n’avez pas de réel tunnel? Soit! Quelques chaises pour passer dessous, un manche à balai pour enjamber, et 3 chaudrons pour faire un « slalom » feront amplement l’affaire!

Courses de vitesse

J’ai collé, à l’aide de velcros, les roulettes sélectionnées (ici vertes et mauves) au mur et les jeunes devaient courir piger une carte-image à un extrémité de la salle (dans l’enclos du cochon d’inde), réussir le « slalom »/parcours à obstacles, et venir tourner la roulette avant que Sissi (le cochon d’inde) n’ait fini son morceau de salade.

C’est comme les renfos avec la bombe, mais version vivante! Beaucoup de petits cris se sont faits entendre!

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*Hahaha, l’image est trompeuse : les roulettes ne sont pas si grandes, c’est ma belle Mimi qui est petite!

Mimi, en bonne joueuse, participe avec son manteau d’intervention où la roue est apposée. Comme elle sait rester calme lorsque demandé, le jeune arrive à tourner la flèche avant son prochain mouvement. Ce qui aurait été, disons, plus sportif avec la belle Hermine qui ne cesse de bouger!! À la maison, pour ajouter du plaisir et du mouvement, piger une carte-image, tourner la roulette et demander à l’enfant d’aller dans la pièce sélectionnée (dehors dans la cour, dans la cuisine) avant de formuler sa belle longue phrase. Les jeunes rigolent aussi beaucoup lorsque les phrases sont impossibles, par exemple : La fille fait du patin dans la cuisine!


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Toujours avec Sissi le cochon d’Inde, on cache dans les petites maisons dans l’enclos les cartes-images, et selon ses envies de grignoter, c’est elle qui décide quelle carte sera dans quel ordre. Puis, quand je vois que le coco commence à devenir un peu fatigué, je tente toujours une petite performance… Les phrases nous font grandir, alors regarde moi pousser pendant que tu allonges tes phrases!

Rares sont les cocos qui ne s’y mettent pas avec moi! Une belle façon de conclure joyeusement une intervention en les maintenant en situation de réussite et motivés!

Puis, à la maison, au moment de la collation, pourquoi ne pas en profiter pour séparer le goûter selon les paquets de cartes-images, la motivation du ventre ne ment jamais! Hihihi!


J’ai également fais des séances de stimulation langage en zoothérapie avec ma tourterelle rieuse Lou. Difficile un peu à voir sur cette photo (elle est sur sa cage de transport, au sol et les enfants la caressent doucement en récompense après chaque phrase). Les cartes-images sont placées autour d’elle, avec des récompenses sur chacune des cartes. Lou nous indique quelle carte choisir. L’émerveillement des petits au contact de ma tourterelle était sans précédent! On apprécie mon expressivité sur cette capture. Je l’ai combinée à un autre jeu qui demandait de nourrir les bébés oisillons de Lou ;)

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Puis, dans la catégorie « OMG j’y crois pas c’est trop génial… », celles et ceux qui me connaissent bien, vous savez mon amour infini pour les bulles de savon en début et fin d’intervention… celles-ci :

Oui!!!!! Vous avez bien lu! Des bulles de savon parfumées aux baies bleues de Jelly Belly! Le système de monte-descend de la baguette à souffler peut être quelque peu difficile à exécuter pour les touts-petits, mais avec une démonstration, fini les doigts qui farfouillent au fond de la bouteille pour la fichue baguette, et que dire de l’odeur! Sans tomber sur le cœur, elle rend les séances de bulles (excellentes pour les praxies et les muscles du visage-bouche) encore plus amusantes!! Les cocos et plus grands ont grandement apprécié!


Je vous avais annoncé un cadeau pour vous… nous y voici enfin !

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Pour tous vos achats en ligne (et pas uniquement sur les jeux décrits dans l’article en question), pour toute l’année, en inscrivant en code promo Zoothérapie, vous recevrez 10% de rabais!!!

Danse de la joie!

N’hésitez pas à me communiquer vos besoins, questions et commentaires. Je serai ravie de vous offrir plus d’idées d’adaptation, tant pour les familles que pour les zoothérapeutes. Bonnes explorations!

Zoothérapeutiquement vôtre,

Audrey Desrosiers

Sécuritaire la zoothérapie ?


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C’est la question que se posent plusieurs personnes qui, un jour ou l’autre, entendent parler de la zoothérapie. Et d’autant plus si elles sont directement ou indirectement touchées par cette approche. Car, des risques, il y en a. Mais il y a aussi toute une série de mesures pour les prévenir, ainsi que des règles d’éthique et de déontologie pour encadrer cette pratique.

Lorsque l’on comprend les bénéfices possibles de la zoothérapie, il est tout naturel de se questionner sur les risques qui peuvent être encourus et les moyens pris par l’intervenant en zoothérapie pour les prévenir et les gérer.



En effet, on ne peut négliger les risques de blessures, de morsures, d’allergies, de comportements agressifs, de zoonoses (maladies transmissibles de l’animal à l’humain et vice-versa), d’attachement entre le client et l’animal, etc. On pense beaucoup au client quand on parle de tels risques, mais ceux-ci s’appliquent également à l’intervenant en zoothérapie ainsi qu’à l’animal partenaire.

L’intervenant en zoothérapie doit mettre en place un cadre garantissant une certaine sécurité pour tous dans sa pratique. Ceci comprend, entre autres, la compétence et la formation de l’intervenant et de son animal partenaire, les assurances de responsabilité civile et professionnelle, un protocole en cas d’incident ou d’accident, la sélection des participants, la sécurité des milieux où est pratiquée la zoothérapie, un code d’éthique.



Il est primordial que l’intervenant connaisse très bien son animal partenaire; qu’il reconnaisse ses signaux de stress et d’apaisement; qu’il comprenne ce que l’animal lui transmet comme message; qu’il puisse prédire ses comportements. Ainsi, bien des situations fâcheuses peuvent être évitées. Concrètement, cela signifie que l’intervenant choisit avec soin son animal partenaire en s’assurant qu’il est socialisé, équilibré et mature. L’animal est suivi de près par son vétérinaire et il a reçu tous les vaccins. Il est propre et sa présentation est soignée. Bref, l’intervenant doit s’assurer que son animal partenaire est en bon état de santé physique et psychologique. C’est sa responsabilité d’être prévenant quant aux besoins de son animal et de le préserver des risques. C’est aussi la responsabilité de l’intervenant d’établir clairement, auprès de l’établissement pour lequel il travaille, son protocole de gestion de risques et de l’arrimer avec ce qui se fait dans l’établissement, par exemple la marche à suivre en cas d’incident. Il doit intervenir dans le respect de la philosophie, des valeurs et des règles d’éthique de l’établissement.



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De plus, il doit mettre en œuvre les mesures nécessaires, en éduquant et en informant le personnel et la clientèle du milieu, pour que sa propre approche soit respectée dans sa globalité (règles de sécurité par rapport à l’animal, respect des limites du contrat, etc.). L’important est de se souvenir qu’il faut trouver l’équilibre acceptable pour chacun entre risques et sécurité. Car un risque bien géré est propice à l’ouverture, aux changements et à la croissance pour chacun des acteurs.


Il faut noter que la profession de zoothérapeute, ou plutôt d’intervenant en zoothérapie, n’est pas un titre protégé, elle n’est régie par aucun ordre professionnel ni aucune association. Plusieurs écoles privées offrent une formation en zoothérapie. Une seule formation au Québec est reconnue par le Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, il s’agit de l’attestation d’études collégiales (AEC) Stratégies d’interventions en zoothérapie offerte par le Cégep de La Pocatière .

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La zoothérapie est souvent pratiquée par des professionnels en relation d’aide qui ont ajouté la zoothérapie à leur champ de compétences en suivant une formation, d’où l’importance de s’assurer et de bien vérifier la formation de base de l’intervenant et voir s’il appartient déjà à un ordre professionnel (ex. : ordre professionnel des travailleurs sociaux, psychologues, ergothérapeutes, physiothérapeutes) ou à une association (ex. : éducateurs spécialisés) dans le domaine de la relation d’aide. Dans ce cas, sa pratique est régie préalablement par son ordre professionnel ou son association. Ce qui signifie que sa pratique est balisée par un code d’éthique et de déontologie qui agit dans un cadre légal et qu’il possède des assurances de responsabilité civile et professionnelle.

Ainsi, il est tenu à la confidentialité et au secret professionnel. De plus, certains intervenants en zoothérapie ont mis sur pied leur propre code de déontologie pour leur entreprise. Dans tous les cas, les intervenants en zoothérapie doivent respecter le code de déontologie de l’établissement où ils offrent leurs services. Également, lorsqu’on parle de zoothérapie, on parle bien sûr d’animaux. En tout temps, l’intervenant doit tenir compte des considérations éthiques envers son animal partenaire.

L’intervenant en zoothérapie ne veut pas d’un animal-robot. Il veut un animal qui a de vrais comportements animaliers naturels, ce que l’on appelle l’autodétermination, car c’est cela qui permet d’être vraiment aidant avec une personne en besoin. L’intervenant en zoothérapie vise une collaboration réelle, une inclusion de tous les acteurs dans la relation et pour cela, le rôle et la considération de l’animal ne doivent pas être de second ordre.

Dans les faits, ces considérations éthiques envers l’animal peuvent se manifester de différentes façons, en voici quelques exemples : un suivi vétérinaire régulier, l’animal partenaire ne doit pas présenter de douleurs ni de blessures, il doit prendre des pauses, il doit être respecté dans ses décisions, il doit être protégé de l’abus ou du danger lié à la clientèle, etc. L’animal est un être sensible et intelligent, il doit être considéré comme tel tant par l’intervenant que par les clients. C’est le travail de l’intervenant d’éduquer sa clientèle au respect de l’animal. Bref, l’animal doit aussi y trouver son compte, c’est un partenaire, ne l’oublions pas!



Source: Tous ces textes sont tirés de La zoothérapie, sous tous ses poils, dont les auteurs sont Marie-Ève Bernier, Nathalie Beaudin, Maryse Perreault, Joannie Bouliane-Blais, Caroline Charron-Laporte, 2011 – Tous droits réservés ©

Au coeur de la profession de zoothérapeute

La zoothérapie existe depuis des décennies, mais elle demeure tout de même une approche méconnue. Plusieurs mythes continuent d’être véhiculés sur le sujet. Par exemple, certaines personnes pensent qu’il ne s’agit pas d’une intervention structurée et que la zoothérapie n’a pas fait ses preuves!


Or, contrairement à la croyance populaire, la zoothérapie ne correspond pas à des visites animalières. En effet, la zoothérapie va beaucoup plus loin que le simple fait d’amener un animal dans un foyer pour personnes âgées. En zoothérapie, notamment lorsque l’on parle de thérapie assistée par l’animal (TAA), il existe un cadre d’intervention. L’intervention doit être planifiée et elle nécessite une implantation rigoureuse mise en place avec les professionnels du milieu. Le professionnel formé en zoothérapie suivra un processus d’intervention et devra respecter des étapes précises.


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Tout d’abord, il recueillera des données, par exemple par le biais d’entrevues ou d’observations afin de cerner les forces, les limites et les besoins du client. Suite à cette cueillette de données, il établira un bilan biopsychosocial du client. C’est d’ailleurs grâce à cette analyse qu’il planifiera l’intervention et qu’il ciblera un but et des objectifs d’intervention. Conséquemment, il réalisera, avec la collaboration de l’animal sélectionné, l’intervention auprès du client.


Finalement, il évaluera les résultats de cette intervention. Il est également important de mentionner que chacune des étapes du processus d’intervention est documentée. Bref, l’intervention détient une visée thérapeutique et nécessite un travail laborieux et planifié qui correspond à une intervention structurée.

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Concernant les recherches scientifiques sur la zoothérapie, il est vrai qu’il en existe peu et que celles-ci sont plutôt récentes. Cependant, plusieurs recherches, notamment les recherches cliniques, soulignent les bienfaits des animaux chez les humains. Par exemple, pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les recherches démontrent des bienfaits sur le plan social et sur le plan cognitif. Ainsi, les chercheurs remarquent que l’animal facilite le langage non verbal auprès de cette clientèle. Par exemple, les chercheurs notent qu’il y a augmentation des regards, des contacts tactiles, de la fréquence et de la durée des sourires, etc.

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De plus, on remarque que les animaux sont associés à une notion d’éveil et de souvenirs chez cette clientèle. Conséquemment, ces souvenirs seront en lien avec la mémoire ancienne et cette mémoire, dite réactive, aura des répercussions positives au plan cognitif. Bref, ce ne sont que quelques exemples des bienfaits des animaux en contexte d’intervention, mais de multiples effets tant au point de vue biologique, psychologique ou social sont remarqués, et ce, pour différentes clientèles.


Et que se passe-t-il lors d’une intervention de zoothérapie?

Tout d’abord, l’intervenant va planifier une intervention qui tient compte des besoins du client. L’animal, lui, sera un partenaire lors de l’intervention. Par exemple, lorsque l’on travaille les habiletés sociales d’un enfant ayant un trouble envahissant du développement (TED), l’animal va venir encourager les apprentissages du jeune. Les interventions en zoothérapie sont souvent simples et concrètes. Ainsi, dans le cas de l’enfant ayant un TED, un objectif pourrait être que l’enfant salue deux personnes lors de sa marche de 15 minutes avec le chien, dans le parc. C’est une activité qui est simple, mais qui prend tout son sens dans l’intervention et qui permet à l’enfant de travailler ses habiletés sociales de façon amusante. Il est également important de mentionner que les interventions s’effectuent sur une fréquence prédéterminée.

En effet, il est essentiel d’avoir un certain suivi de l’intervention afin de faciliter l’atteinte des objectifs thérapeutiques. Bref, les interventions doivent être significatives pour le client, elles doivent faire sens pour lui. Elles sont également toujours en lien avec l’objectif ciblé. Par exemple, pour pratiquer la motricité fine d’un enfant, l’intervenant pourrait demander à l’enfant de nourrir le chien, d’attacher son collier, de lui lancer un os, etc. Même les plus petites stratégies peuvent avoir de grandes répercussions dans le développement de la personne.


Est-ce que l’intervenant documente ses interventions?

Oui, assurément, il est essentiel que les étapes du processus d’intervention soient documentées pour assurer un suivi adéquat de la personne en besoin et lui fournir une aide significative. D’ailleurs, pour que le professionnel puisse établir un plan de service individualisé ainsi qu’un plan d’intervention pour la personne en besoin, il devra tenir compte et analyser des données recueillies auprès de la famille, des aidants naturels, du médecin, du spécialiste, de l’éducateur ou de toute autre personne entourant le client. Mais ça ne s’arrête pas là!

Comme il a été mentionné précédemment, les observations de l’intervenant faites au cours des séances de zoothérapie seront aussi documentées dans un rapport d’intervention. Ce rapport inclura également la planification de l’intervention et relatera les actions réalisées lors des séances de zoothérapie. Les réussites obtenues, les difficultés rencontrées et les résultats des activités proposées seront aussi comptabilisés. Finalement, ces données permettront d’évaluer les résultats d’intervention qui seront inscrits au dossier et de valider le plan d’intervention et la planification des interventions de la personne en besoin.


Existe-t-il uniquement des professionnels formés en zoothérapie?

Non, puisqu’il y a également des individus formés en zoothérapie, mais qui, de par leur profil d’intervenant, ne font pas partie d’un ordre professionnel et ne sont pas identifiés comme professionnel ou paraprofessionnel. Ces intervenants en zoothérapie n’établiront pas le plan d’intervention en soi, mais ils pourraient collaborer avec l’équipe multidisciplinaire de façon à adapter les objectifs d’intervention. L’intervenant en zoothérapie planifiera son intervention en intégrant son partenaire animalier et en tenant compte des besoins du client. Il réalisera les activités assistées par l’animal.


Avec qui collabore le zoothérapeute alors?

Le zoothérapeute peut effectivement travailler au sein d'une équipe multidisciplinaire. Il collabore alors avec les professionnels ou les paraprofessionnels tels que psychologue, ergothérapeute, psychoéducateur, travailleur social, orthopédagogue, éducateur spécialisé, etc. Il travaille avec l'animal sélectionné bien sûr, et tous les intervenants liés à son bien-être. On parle ici entre autres du vétérinaire, du gardien de l’animal, de l’éducateur animalier, etc.

« L’animal, lui, sera un partenaire lors de l’intervention. » « L’animal en zoothérapie est évalué au préalable, puis sélectionné en fonction de l’intervention à réaliser en considérant les besoins spécifiques du client. » Enfin, il consultera d’autres partenaires tels que la famille, les aidants naturels ou les proches signifiants selon l'âge et les besoins du client.


Mais y a-t-il des risques de blessures ou de transmission de maladies?

En premier lieu, rappelons que l’intervenant en zoothérapie formé possède les compétences requises non seulement en relation d’aide, mais également en comportement animal. Il saura aussi gérer l’environnement où l’intervention aura lieu de façon à rendre sa pratique sécuritaire et sécurisante pour son client en présence de son partenaire animal. Cela signifie entre autres que le zoothérapeute saura reconnaître les signes de stress et comprendre l’animal pour ainsi prédire ses comportements et, au besoin, le retirer de l’intervention. Il est aussi très important de mentionner que l’animal en zoothérapie est évalué au préalable, puis sélectionné en fonction de l’intervention à réaliser en considérant les besoins spécifiques du client.

Dans ce contexte, les animaux démontrant des comportements à risque sont éliminés de la pratique de la zoothérapie. L’intervenant en zoothérapie a aussi le devoir de s’assurer que cet animal sélectionné soit suivi de façon régulière par un vétérinaire et que tous les moyens servant à prévenir les zoonoses soient mis en place. Cela inclut la vaccination de l’animal, un bilan annuel, etc. Il faut aussi comprendre que toutes les maladies ne sont pas des zoonoses, c’est-à- dire une maladie transmissible entre espèces différentes. Il est important de faire cette distinction, et aussi de rappeler que d’autres maladies propres à l’humain sont à surveiller puisqu’elles pourraient être transmises du fait que l’animal sera possiblement en contact avec plus d’une personne en besoin le même jour.

Ainsi, le zoothérapeute, dans sa pratique professionnelle, devra également veiller à l’hygiène du client en lui demandant, par exemple, de se laver les mains. Il devra également faire en sorte d’éviter tout contact de l’animal avec une personne ayant par exemple une grippe, une conjonctivite ou une gastroentérite. Par de tels moyens, les risques liés aux blessures et à la transmission de maladies sont véritablement minimes et il n’y a pas lieu que la personne en besoin s’inquiète à ce sujet.


Afin de faire preuve de professionnalisme, quelles sont les compétences à développer pour être un zoothérapeute accompli?

Dans un premier temps, un zoothérapeute doit faire preuve de sensibilité, démontrer de bonnes capacités d’observation tout en étant respectueux, discret et bienveillant. Il doit également avoir la capacité de reconnaître son rôle au sein de la dynamique intervenant-client-animal ainsi que ses habiletés et ses limites. À cela s’ajoutent des compétences particulières.

Celles-ci sont développées à partir d’une connaissance approfondie de la zoothérapie et de ses éléments connexes, à partir d’un savoir-faire éprouvé et d’un savoir-être dénotant une attitude empathique, une bonne capacité d’écoute et de discernement. Les compétences que l’intervenant en zoothérapie doit développer ne se limitent pas qu’à l’intervention. Elles incluent également la promotion de la zoothérapie, la gestion de risque, la capacité de transiger avec divers partenaires, le comportement animalier et bien d’autres encore.



Source: Tous ces textes sont tirés de La zoothérapie, sous tous ses poils, dont les auteurs sont Marie-Ève Bernier, Nathalie Beaudin, Maryse Perreault, Joannie Bouliane-Blais, Caroline Charron-Laporte, 2011 – Tous droits réservés ©

La zoothérapie cette inconnue

Les relations humain-animal font partie de la réalité humaine depuis des millénaires, de la Grèce antique au Moyen Âge, du York Retreat d’Angleterre (1792) aux établissements américains (1919 et 1972), des études de Boris Levinson dans les années 50 à nos jours… comment conçoit-on aujourd’hui cette relation humain-animal dans un cadre de relation d’aide, telle que nous l’apporte la zoothérapie?


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La zoothérapie, née des études de Boris Levinson dans les années 50 et telle que nous la connaissons aujourd’hui, s’inscrit désormais au Québec parmi les sources de relation d’aide accessibles à toute personne en besoin. Elle repose particulièrement sur une triade composée de la présence de la personne ayant un besoin et en recherche d’aide, de l’intervenant en zoothérapie et de l’animal sélectionné à cet effet. De plus, divers savoirs sont requis pour mettre en place une telle triade, soit des connaissances particulières en relation d’aide et en relation animalière, un savoir-être, d’ailleurs essentiel à tout intervenant œuvrant en relation d’aide, et un savoir-faire particulier permettant à l’intervenant d’agir en triade vers les objectifs fixés.



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Dans le contexte offert par la zoothérapie, cette triade devient un espace protégé, sécuritaire et sécurisant. L’humain à travers l’animal présent parlera de soi, se dévoilera, s’affirmera et se livrera dans ses interactions avec l’animal, en fonction de sa perception de l’animal et de son rapport à ce dernier. Il créera des liens et développera une relation avec cet animal. Il prendra contact avec l’autre dans ce qu’il a de similaire. Au même moment, cet animal sélectionné saura refléter par son comportement ou sa réaction spontanée, ces émotions qui habitent l’humain face à lui.



Appuyé par l’intervenant en zoothérapie, dans ce processus dont l’animal fait partie intégrante, l’humain apprendra sur lui-même, amorcera un changement vers l’atteinte d’objectifs précis établis au préalable, pour éventuellement généraliser ses nouveaux acquis à une expérience réelle dans son milieu de vie.



Pour ainsi dire, la présence de l’intervenant est essentielle. Cette personne formée en zoothérapie ajoute la dimension animalière à son intervention. En collaboration avec un professionnel du monde médical, elle saura adapter et réaliser l’intervention en ajoutant la dimension animalière à la thérapie. Elle a un rôle précis en intervention : lire la réaction de l’animal et l’interpréter en fonction de la difficulté de la personne en besoin. Son rôle en est aussi un de soutien visant à aider le client à trouver en lui les moyens ou les solutions pour d’abord gérer relation avec l’animal, ou encore répondre à ce dernier de façon adéquate, en vue d’un éventuel transfert de ses acquis relationnels vers ses relations avec l’humain dans son milieu de vie.

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Là où d’autres formes de relations d’aide n’arrivent pas à combler le besoin ou n’apportent pas de réponses suffisamment intéressantes, la zoothérapie peut aider la personne à nommer une difficulté, à l’apprivoiser et à la surmonter. Aussi, la zoothérapie s’adresse tant aux enfants en difficulté d’apprentissage qu’à l’adolescent ayant un trouble de comportement, à l’enfant ayant un trouble envahissant du développement (TED) ou un trouble d’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), à l’adulte en réhabilitation physique, en santé mentale ou auprès de la personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer, etc.

Il est important de souligner que, pour appuyer la personne en besoin au sein de la triade, en plus de l’intervenant et de l’animal, les partenaires de son milieu de vie jouent un rôle primordial. Il peut s’agir entre autres de l’équipe clinique composée du médecin, de l’infirmière, du psychologue, de l’ergothérapeute, du physiothérapeute, de l’orthophoniste et d’autres spécialistes de la santé. Se greffe aussi à cette panoplie de partenaires l’éducateur spécialisé, le professeur, le travailleur social, sans oublier le parent et tout aidant naturel, qui d’ailleurs sont les premières personnes concernées, mis à part la personne en difficulté.


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Ainsi, qu’il s’agisse d’une difficulté d’ordre affectif, social, cognitif ou physique, la zoothérapie peut aider. Elle s’exerce à l’occasion dans un cadre récréatif ou dans un cadre éducatif, et très souvent dans un cadre thérapeutique. Elle se compose d’activités assistées par l’animal (AAA) dont les bénéfices ont un impact indéniable sur la qualité de vie des participants ou de thérapies assistées par l’animal (TAA) qui se distinguent du fait qu’elles sont adaptées à la personne en besoin ou à la condition médicale de cette dernière.

Ces thérapies dirigées incluent des objectifs et des stratégies d’intervention visant l’amélioration des fonctions physiques, sociales, psychologiques, émotives et cognitives au sein d’un processus documenté. L’encadré indique toutes les nuances entre les AAA et les TAA. De plus, de par sa nature où l’interaction du client avec l’animal est encadrée, la zoothérapie se distingue de la visite animalière dont le seul but est de divertir.

De même, la zoothérapie se distingue du simple fait d’avoir chez soi une présence animale, puisque dans cette situation, aussi habile que l’animal puisse être à entrer en relation, il n’offre pas le soutien de l’intervenant aidant la personne à agir sur ses difficultés. La zoothérapie offre en fait d’autres avenues à la personne en besoin pour surmonter ses difficultés dans un cadre sécuritaire et sécurisant. Elle valorise le développement des relations humaines et du savoir-être à travers la relation humain-animal, une relation qui se veut saine, équilibrée et respectueuse.

Elle est en plein essor au Québec.

Renseignez-vous!

Il est avantageux de la découvrir et de la connaître.

Source: Tous ces textes sont tirés de La zoothérapie, sous tous ses poils, dont les auteurs sont Marie-Ève Bernier, Nathalie Beaudin, Maryse Perreault, Joannie Bouliane-Blais, Caroline Charron-Laporte, 2011 – Tous droits réservés ©

Nouveaux jeux adaptés et stratégies zoothérapeutiques

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Je suis très heureuse d’annoncer un tout nouveau partenariat avec les boutiques de jeux indépendantes Ojeux. J’ai la chance de le compter comme voisin immédiat. Le bonheur, quoi!

Au bout du Museau vous proposera donc une série d’articles qui aborderont les nouveaux jeux disponibles sous l’angle de l’adaptation, c’est-à-dire pour les cocos qui ont des défis particuliers, mais également, j’en ferai l’adaptation pour la zoothérapie. Trop peu d’articles proposent ces explications et idées et nous le savons, parfois, les défis peuvent être grands! Les parents demandent très souvent quoi acheter pour poursuivre le travail thérapeutique à la maison.

Dans ce premier article, je vous présente les premiers jeux utilisés. J’essaie toujours de prendre des clichés pendant mes interventions, ce qui n’est pas toujours aisé.

Mon gros possible, promis!




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J’aime beaucoup la compagnie SmartGames, car elle nous offre beaucoup de possibilités de modifications de jeux mais également, la possibilité que le jeune joue seul. Et ces moments seuls seront tout autant importants que les périodes de jeux dirigées.

Descriptif

Il était une fois…

Pourrez-vous aider les trois petits cochons à construire leur maison? Placerez-vous correctement les maisons afin qu’ils puissent jouer à l’extérieur? Et si jamais le loup apparaît, saurez-vous les aider en les protégeant à l’intérieur des maisons?

« Les Trois Petits Cochons » est un jeu de réflexion idéal pour les jeunes enfants. Vous y trouverez 3 grosses pièces de jeu juchées de maisons ainsi que 4 figurines (les cochons et le loup) faciles à manipuler. Les enfants adoreront voir les cochons regarder à travers les fenêtres de leur maison. Vous trouverez également un livre de conte illustré ainsi qu’un livret de 48 défis.

Note importante : souvent, pour le volet zoothérapie, le principe du jeu n’est pas maintenu, les notions sont travaillées mais en travaillant différemment avec les différentes pièces.

Parents

Demandez les couleurs des maisons dans un ordre précis, travaillez concept dedans/dehors, devant/derrière, avant de/après avoir, avec le livret inclus sans texte, demandez à l’enfant de raconter l’histoire des trois petits cochons basée sur ce qu’il voit, cause à effet (pourquoi la maison s’est envolée?), reproduire le son des animaux (cochon, loup), avec une voix forte ou douce, faites le son du vent (particulièrement difficile avec des troubles dyspraxiques), les notions gauche/droite, haut/bas.

Zoothérapeute

J’aime beaucoup reproduire les jeux de table comme celui-ci, en grandeur nature. Quelques boites bien décorées, le chien de thérapie qui joue le loup ou un des cochons, et il sera encore plus amusant de reproduire l’emplacement des maisons du jeu, au sol!

Les cartons de défis à faire (dans le livret) ont été photocopiés et plastifiés pour être proposés sur le manteau d’intervention du chien. Exemple juste ici.

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Comme le jeune doit placer toutes les maisons autour des cochons, (orientation spatiale, logique et déduction, reproduction croisée, etc.) en les plaçant au sol, avec une gâterie à l’intérieur, c’est le chien qui choisit par laquelle il devra commencer.

Hermine avait encore un peu de mal à ne pas voler le loup très attirant (et c’est très intéressant, tous les jeunes qui ont testé le jeu avec moi étaient passionnés par ce loup!).

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J’ai également inclus Sissi dans une autre séance, avec un bout de banane ou de fleur, selon l’inspiration du moment, et le tout fonctionne tout autant. Avec cette jeune femme, le grandeur nature au sol n’était pas au programme. Nous somme restées à la table mais Sissi travaillait fort pour choisir l’ordre des maisons et avait un faible, quant à elle, pour l’un des petits cochons!

Au moment de raconter l’histoire imagée, excellent exercice pour le vocabulaire, la prononciation, les séquences, etc.

Mais là…

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Tant qu’à être dans la thématique, j’ai aussi pris le jeu semblable du petit chaperon rouge! Vous dire comment ce jeu fut apprécié!!! Alors même principe que les trois petits cochons.

Descriptif

Trouvez le chemin pour rejoindre Mère-Grand.

«Il était une fois… au fond des bois… une maison habitée par Mère Grand…

Découvrez la magie de ce conte populaire dans ce jeu de réflexion idéal pour les jeunes enfants.

Pourrez-vous aider le Petit Chaperon Rouge à trouver son chemin pour rejoindre Mère-Grand?

Placez la maison, les sapins et le Petit Chaperon Rouge sur le plan de jeu et utilisez les tuiles « chemin » pour lui permettre de rejoindre la maison. Vous devrez surmonter 24 défis de difficulté croissante.

Mais attention! Le loup rôde. Jouez également avec lui et parvenez à résoudre 24 autres défis en créant deux chemins différents vers la maison de Mère-Grand : l’un pour le Petit Chaperon Rouge, l’autre pour le loup, qui arrivera toujours le premier… »

Mais là… les jeunes ont remarqué assez rapidement la présence de la fameuse vedette… monsieur le loup!!! Alors impossible ensuite de séparer ces deux jeux. Les trois petits cochons ET le petit chaperon rouge (et les trop cutes petits sapins) devenaient un seul et même jeu. Ben, plus on est de fous plus on rit, non?

Et ben ça y était. Vous n’êtes pas tenus d’avoir les deux pour avoir de belles réussites, ceci n’est que mon observation.

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Parents

Avec celui-ci, ce qui est réellement intéressant, c’est l’ajout du sentier en quelques morceaux. Les même objectifs peuvent être travaillés qu’avec le jeu des petits cochons, mais les morceaux de sentier ajoutent de la difficulté. Dans quel sens mettre les morceaux pour faire rejoindre le loup et les cochons? Les cochons et le petit chaperon rouge?

Zoothérapeute

Comme le niveau de difficulté est supérieur avec les morceaux de chemin, les consignes complexes peuvent être travaillées plus en profondeur. Également, pourquoi ne pas cacher dans la salle d’intervention les morceaux du jeu? Sous la table, derrière le pouf, etc. Ou inclure les devinettes! Je cache aussi parfois, dans le sac à dos du chien, les maisons à placer ou les personnages ; le hasard décide de quelles pièces poser en premier.

J’ai aussi aimé créer un parcours avec les objets grandeur nature reproduites (comme mentionné plus haut) et faire exécuter le parcours au jeune avec le chien. Les étapes du parcours sont placées sur la table, alors en un coup d’oeil, le jeune voit où aller pour la prochaine étape et le vit grandeur réelle!

Il est aussi possible de travailler, avec les pictos, des images de défis du livret version agrandies, collées sur le chien, les différences. Entre ces deux images, qu’est-ce qui change? Réponse : le loup est derrière le cochon sur la première image, et à gauche du cochon sur la 2e image, etc.

Les enfants ne vous tiennent pas rigueur si les sapins sont des cônes ou des chaises, ne vous en faites pas! Il est assez satisfaisant de voir les jeunes tenter plusieurs possibilités pour parvenir à réussir les demandes!

Le lapin et le magicien!

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J’adore ce genre de jeu, telllllement utile en zoothérapie! J’avais une version avec des chatons de différentes couleurs… le temps et mes partenaires d’intervention (aka Hermine, Wazo, Gamine, etc.) ont eu raison du jeu. Alors bonheur et joie de trouver celui-ci!

Je ne peux pas ne pas vous mettre la vidéo de présentation du jeu… elle explique non seulement très bien mais, hahaha c’est amusant si vous avez du volume!

Les cartes sont les défis à réaliser. C’est-à-dire, placer le lapin au coté gauche de la boîte. Ensuite, le cacher dans la boîte. En plus de permettre de travailler les concepts spatiaux, ici, vous devez vous assurer de bien graduer le niveau de difficulté. Ce jeu est un peu plus complexe que les deux premiers. Pas mal plus complexe. La compréhension des cartes à réaliser est un défi parfois.

Je suggère de formuler vous-mêmes certaines demandes faciles au départ, question de se familiariser avec le concept. Le jeu est suggéré pour les 2-5 ans, mais comme vous avez pu le constater, je fais fi des recommandations car je travaille avec des jeunes de 7 ans, par exemple, qui ont beaucoup de difficulté avec la latéralité (gauche-droite) alors, selon les objectifs de travail, les recommandations d’âge ne tiennent pas.

Ensuite, ces histoires sont connues, mais de les travailler grandeur nature surprend généralement les jeunes. Ils acceptent volontiers!

Parents

Toujours avec les concepts spatiaux, organisation visuo-spatiale, la reproduction en différé, les consignes complexes, mêmes objectifs que les deux jeux précédents. On aime particulièrement la qualité des pièces et pourquoi pas poursuivre le jeu plus tard, après la période de jeu dirigée, en déposant le lapin sur le plan de cuisine, en demandant s’il est sur ou sous, ou en demandant à votre jeune de décrire la position du lapin. Ceci est plus difficile niveau langage. Après quelques exemples simples, le jeune en sera capable selon ses défis.

Je vous conseille, pour ce jeu, de rester en jeu dirigé. Les deux jeux précédents peuvent facilement être adoptés pour le jeu symbolique spontanément, mais ici, le jeune risque de trouver frustrant de ne pas parvenir à reproduire les défis. Le but est toujours d’alterner entre les périodes de jeu dirigées et le développement de l’autonomie des moments de jeu seul.

Certains des plus jeunes allaient directement juste jouer à la maison du lapin, avec ou sans couvercle en jeu libre et c’est bien correct aussi! La mention n’est que pour la réalisation des défis du livret.

Zoothérapeute

Vous connaissiez sans doute ce genre de jeu et vous savez comment il est facile de l’adapter en zoothérapie. On remercie les compagnies de jeux qui nous offrent ces belles options durables et naturelles thématique animaux! Je joue également avec Simone (ma lapine) directement à réaliser les défis, encore une fois ici grandeur nature, à la table ou au sol. Le jeune est ultra content de mettre Simone dans diverses positions dans les bols ou maison de couleur. La prise d’initiative et l’envie de faire lorsque nous bougeons l’animal sont remarquables. Le coté ludique est au rendez-vous.

Assurez-vous toujours que votre animal soit désensibilisé au nouveau matériel et que le jeune ait la capacité de compréhension et de motricité pour faire ces manipulations. Sinon, le jeune devient le chef et nous dicte comment manipuler et placer le lapin (selon l’âge et l’atteinte).

Vous apprécierez sans doute cette version, même principe et mêmes objectifs de travail, mais version chien!!! J’adore!!!

Honnêtement, toutes ces options permettent de travailler de plusieurs façons différentes ces mêmes objectifs, mais sans refaire le même jeu une seule fois. Plusieurs semaines sur ces objectifs, mais plusieurs propositions!!!

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Pour mettre le jeune en situation de réussite, ayez toujours en tête qu’il vous sera nécessaire de simplifier les règles et explications lorsque le jeune est plus grand ou qu’il avance dans son développement. Il est possible d’inclure de vraies règles du jeu, lorsque viennent également les notions de tricher ou de la capacité de perdre sans faire de crise.

Au début, vous devez donner plusieurs rappels verbaux et guidance. Avec le travail, vous pourrez diminuer ces consignes.

J’espère que ces quelques explications vous auront aidé, et comme toujours, je reste disponible pour vos questions! Vivement la prochaine livraison de jeux!!! Si vous aimez ce genre de contenu, inscrivez-vous à l’infolettre, juste en pied de page, pour être tenus au courant de la sortie des prochains articles de la série!

 Zoothérapeutiquement vôtre,

Audrey Desrosiers

Capsule web ; l'histoire complète de ma p'tite cocotte!

Vous avez été quelques-unes à me demander détails et questions suite à l’histoire brièvement racontée pendant la capsule web, Parle-moi d’ça. Avec grand plaisir et avec tout autant d’émotion, la voici plus en détails… une histoire bien personnelle et chère pour moi... Magnolia. 

Mise en adoption dès sa naissance, elle dut attendre jusqu'à ses 2 ans avant de trouver une famille pour l'accueillir. J'ai rencontré Magnolia alors que dès son arrivée, les parents avaient compris toutes les lacunes que cette petite a pu avoir au fil des mois à l’orphelinat. Elle ne supportait aucun vêtement, pas de couche, refusait d’être prise, ne dormait pas, était ultra anxieuse, tolérait très peu les bruits, le bain, les repas étaient difficiles, elle ne semblait pas démontrer d’intérêt aux échanges ou à la communication et était effrayée par les objets de la vie courante. Elle était donc évaluée et suivie en ergothérapie et venait en zoothérapie-orthophonie à ma clinique pour combler ses retards.

N'ayant été stimulée d’aucune façon, beaucoup de défis attendaient Magnolia. 

Pendant les premiers mois d'intervention, chaque semaine, elle refusait de me regarder, de participer aux jeux, de regarder les animaux présents, se tenait à l’écart dans la salle d’intervention ou sinon, sur papa et maman, assis au sol. Ses parents, attentifs et dévoués, jouaient alors avec nous, pour lui montrer qu'elle ne courait aucun danger.

Rien n'y faisait. Les premiers mois, elle refusait même de regarder les jeux ou l’animal. Malgré la participation des parents. Ensuite sont venus les coups d’oeil inquiets, mais aucune interaction, et refus catégorique lors de nos invitations.  

Avec patience et amour, constance et et bienveillance... j'ai réussi à gagner sa confiance. 

Au bout de près d’un an et demi, Magnolia arrivait en intervention en courant, elle riait aux éclats, roulait au sol avec mes partenaires d'intervention. Elle rattrapait ses retards, parlait sans cesse, faisait ses propres choix, se déguisait (vous auriez dû la voir arriver, toute fière, avec son tutu de ballet… elle ne l’enlevait plus!). Elle était devenue une petite radieuse et coquine.

 
La voici ici, en activité récompense des efforts de toute l’année, avec nos cocos de la clinique, en équitation thérapeutique!


Puis, est venu le moment de la séparation. Magnolia n'avait plus besoin de venir en intervention... J'ai réellement aimé d'amour cette petite, heureuse de la savoir où elle devait être, je ne pouvais m'empêcher de regretter son départ. 

Puis d'autres cocos ont eu besoin de mes services... et la vie continue. Puis un matin, j'ai reçu un courriel. Le cœur n’a fait qu’un tour… sa maman me donnait des nouvelles, à moi et à 2 autres ergothérapeutes qui ont évolué avec Magnolia... Presque deux ans plus tard!!! Je vous colle ici ses mots : 



Bonjour à vous toutes,

Dans quelques jours Magnolia débutera la maternelle. Depuis, les quatre dernières années, vous avez toutes permises à Magnolia de développer ses capacités, de puiser dans ses ressources personnelles et de se construire une bonne estime d'elle-même.

Certaines parmi vous ont côtoyé Magnolia alors qu'elle était anxieuse et qu'elle se méfiait des gens. 

Vous avez cru en ses capacités et lui avez donné des outils lui permettant d'aller au delà de ses obstacles. À travers vos interventions et vos connaissances, elle s’est épanouie. 

Aujourd'hui, elle intégrera le milieu scolaire avec assurance mais surtout avec le désir d'apprendre et de faire confiance à l'adulte.

Pour chacune qui recevrez ce message, nous vous remercions et souhaitons qu'il y ait encore plusieurs enfants qui puissent bénéficier de vos compétences et de votre professionnalisme.

Continuez à tendre la main à ces petits rayons de soleil qui seront notre société de demain.

Je suis encore très émue au moment de relire ce message. Ne sous-estimez jamais l'importance de chaque petit geste en intervention, l'impact que la zoothérapie peut avoir est phénoménale... Je suis très fière de vous la présenter :

Voici la grande Magnolia!

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Si vous ne l’avez pas vu passer, voici la capsule en question

 Zoothérapeutiquement vôtre,

Audrey Desrosiers

Comment micro-graduer nos objectifs d'interventions et quelques idées

Comment micro-graduer nos objectifs d'intervention et quelques idées! 

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Suite aux évaluations d'orthophonie, en ergothérapie ou de neuro-psychiatre, il nous revient de proposer la prise en charge thérapeutique en zoothérapie sur le long terme, basée sur les résultats et recommandations des autres professionnels. L'atteinte des buts sur le long terme est bien souvent assez évidente à concevoir. Cependant, micro-graduer ces grands objectifs est parfois chose moins aisée.

Je propose de vous donner quelques exemples de micro-graduation de grands objectifs, pour vous assurer que votre patient est en situation de réussite, que chaque étape respectera le niveau de difficulté attendu, que les compétences pré-requises nécessaires à l'atteinte des objectifs sont acquises, puis cela vous permettra d'amener votre patient à l'atteinte du grand objectif sélectionné. 

 

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Enfant de 4 ans et demi, objectif : augmenter le nombre de mots du vocabulaire et allonger les phrases. 

Vous devez savoir qu'un enfant de cet âge devrait (en moyenne) avoir un vocabulaire d'environ 2000 mots et en général, savoir faire des phrases à 5-6 mots.  Vous pouvez donc vous attendre à avoir devant vous un enfant dont les phrases sont plus courtes et dont les même mots sont souvent ré-utilisés, avec un nombre assez pauvre de qualificatifs. Il vous faudra d'abord valider le nombre de mots que contiennent ses phrases courantes, en spontané. 

De simples activités de routines vous permettent aisément de vérifier le tout. Aidés de support visuel, en bout de parcours (par exemple à la sortir du tunnel avec le chien), faites piger un picto dans le sac à dos du chien.

Une belle pomme rouge dans une boite bleue.

Demandez à l'enfant de vous décrire ce qu'il voit. Réponse : une pomme rouge ou une pomme et une boite.

En demandant d'ajouter plus de détails (et en donnant un exemple verbal de ce qui est attendu), ici par exemple : une pomme rouge, petite, dans une grosse boite bleue (ok, ça fait beaucoup là!). Pour chaque ajout de qualificatif, l'enfant pourra lancer la balle au chien ou ajouter le nombre de gâteries à donner selon le nombre de réponses données. Stimulante et amusante, cette méthode fonctionne très rapidement. 

Également, si la connaissance de ces mots est peut-être en cause, vous pouvez suggérer quelques réponses possibles et l'enfant choisit celle qu'il préfère. Sachez que pour cette âge, il est normal que les mots avec gr, tr, pl, cl (contraction de consonnes) soient encore difficiles. Concentrez-vous sur l'objectif qui est ici d’augmenter le vocabulaire et le nombre de mots dans les phrases. Vous devrez peut-être valider ses connaissances des concepts comme petit/grand, rond, long, les couleurs, les formes, etc. Ce sont des connaissances essentielles à acquérir avant de jouer avec elles dans des phrases. 

Autre truc qui fonctionne hyper bien : donner en visuel le nombre de réponses attendues des descriptions à faire. Je m'explique…

 

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Le picto choisi va dans l'encadré au haut du carton. Toujours mon exemple de pomme rouge dans une boite bleue. Les ronds noirs sont le nombre de réponses demandées pour la construction de la phrase. L'enfant pousse/touche chaque rond noir lorsqu'il dit les mots de sa phrase, ou encore y dépose une gâterie pour l'animal présent (ou un morceau de salade, etc). J'ai fait imprimer ce carton en hyper grand et je l’ai collé au mur ; ça rend le tout encore plus ludique et ça permet de bouger encore plus.  

En micro-graduant avec les concepts dedans/dessus, gros/petit vous vous assurez que l'enfant maîtrise bien ces notions pour les utiliser ensuite dans des phrases plus longues, et en augmentant le nombre de réponses attendues dans la phrase à construire, vous vous assurez que l'enfant augmente la longueur de ses phrases en devant utiliser plus de mots de vocabulaire. En variant les pictos, en ajoutant des images/objets inconnus, l'enfant développera de nouveaux mots. 

 

 

 

 

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Enfant avec une trisomie 21, objectifs :  motricité globale et fine

Parce que les enfants atteints d'une trisomie ont souvent de gros défis liés à la motricité globale et fine (souvent les mains et les doigts plus courts), il n'est pas rare de les voir arriver avec ces objectifs travaillés en ergothérapie. Il sera intéressant de poursuivre ces objectifs en zoothérapie. Bien que la plupart de nos interventions travaillent d'hors et déjà la motricité globale, une attention particulière devra être portée pour la trisomie 21. Reportez-vous à l'évaluation d'ergothérapie pour savoir où se situe l'enfant dans son développement, pour bien cibler ou amorcer le travail selon ses capacités actuelles et selon ce que l'ergothérapeute a jugé prioritaire au dossier. 

Il sera important de porter une grande attention à la sécurité de l'enfant, tant dans les manipulations des animaux que lors des parcours, puisqu'ils ont une diminution importante dans leur traitement sensoriel à leur environnement, ce qui peut les mettre en situations de danger ou de maladresse importantes. Gardez en tête lors de vos planifications d'intervention, que chaque activité doit inclure du sensoriel, du moteur et du développement cognitif. 

 

Parcours multi-multi

Ce n'est pas tous les zoothérapeutes qui possèdent ce genre de matériel, mais si vous désirez vous orienter vers cette clientèle, il sera nécessaire, à mon humble avis. Je vous présente quelques outils que j'intègre dans mon parcours multi-multi et leur usage. 

 

 

Coquilles d'équilibre Bilibo, les pierres de rivière, le hérisson d'équilibre, différents élastiques de résistance, différentes plaques tactiles, petits et grands tunnels avec couleurs et textures différentes, trampoline, grosse pince pour ramasser des balles ou autres objets, etc. 

 

Entre chaque étape du parcours, je demande à l'enfant (qui est aidé par des images) soit de produire ou de reproduire un son, d'imiter un mouvement, de pairer deux images qui ont un lien entre elles, de faire X nombre de sauts, plus loin, de faire des sauts sur un seul pied, ou de se faire tourner dans la coquille d'équilibre X nombre de fois.

Les grosses pinces, souvent en forme d'animaux, permettent de renforcer les muscles des mains et du pouce, et rend le transport de balles ou d'objets plus ludique. Peu importe l'animal choisi, vous trouverez comment l'intégrer dans ce genre de parcours. Je mets également parfois un court extrait de musique pendant lequel l’enfant va faire des bisous au lapin qui, pendant le temps de notre parcours au sol, fait lui aussi son parcours sur la table ou en parallèle. 

Ou parfois c'est le lapin qui, faisant son propre parcours, nous indique par quelle étape commencer. Bien entendu, vous devez avoir désensibilisé votre chien avant de lui faire faire ce genre de parcours. J'aime également intégrer quelques instruments de musique dans un bac lors d'une des étapes, et rouler des dés pour savoir combien de coups de tambour il faut donner avant de passer à la prochaine étape. X coups de tambour ; X caresses au chien pour l'encourager à poursuivre lui aussi. 

 

Lorsque vous devez graduer ce genre de parcours, pensez à commencer par une seule de ces sections, à bien présenter ce que l'objet du parcours peut offrir comme possibilités. Laissez l'enfant explorer avec l'objet également, vous pourriez être surpris de leur grande créativité. Conseil : assurez-vous que les objets tiennent bien en place, selon l'âge du petit. Ils auront tendance à voler de part et d'autres si vous ne vous en êtes pas assuré auparavant. Toujours penser à la sécurité de votre animal. 

Ensuite, lorsque les apprentissages des diverses étapes du parcours multi-multi seront acquis, il sera possible de permettre à l'enfant de choisir lui-même l'ordre du parcours, ou quelle partie il souhaite faire en activité récompense. Les tableaux de communication s'y prêtent également très bien, les ergothérapeutes ayant déjà mis les pictos de bon nombre de ce genre d'activités.  

Comme ce genre de parcours est exigeant pour l'enfant, au départ, pensez à mettre des défis que l'enfant pourra aisément réaliser entre les sections du parcours. Lorsque vous augmentez la difficulté des défis à faire, pensez à garder le parcours connu. Lorsque les défis seront plus faciles pour lui, vous pourrez augmenter la demande sensorielle et motrice du parcours. 

 

 

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Jeune, 9 ans, objectifs : organisation spatiale, consignes complexes et compétences visuelles perceptuelles

Des images de chat sont installées au mur, nous intervenons avec Mimi mon chat. Des images telles que : Mimi à la fenêtre, sur son tapis, avec son jouet de souris et avec un bébé chat toutou. Des objets connus du jeune, il les a déjà vus en intervention. 

Ces images sont grand format et collées au mur, et l’enfant, aidé d'un pointeur, devra les pointer dans l'ordre de la séquence que je lui demande. 

Les séquences/défis sont représentés comme suit, voir l'image. 

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En sautant sur le mini trampoline, il doit mémoriser la séquence visuelle demandée, retenir ce qui vient en  #1, en #2, etc. Il devra les pointer dans le bon ordre. Le chat devra écouter et taper l'image pointée. Je m'assure de gérer le clicker pour indiquer à Mimi que c'est ce que je demandais (le jeune en a déjà plein son assiette avec cela!). 

Comme ce défi représente beaucoup de travail en une exécution, pensez à le faire sans le trampoline au départ. Vous pourrez l'ajouter lorsque le jeune aura maîtrisé l'étape précédente. Également, 4 étapes, c’est très complexe… essayez avec 2 au début. Faites plusieurs mélanges d'images. 

 

Le jeune doit développer une méthode de balayage visuel pour parvenir à être efficace et ordonné dans sa recherche visuelle de réponses. Essentielle en scolaire. Développez également la discrimination visuelle. Donnez-lui une méthode simple, toujours faire un tour complet sur soi, de sorte à voir tous les murs pour s'assurer de voir toutes les images collées au mur. 

Être capable de suivre des consignes verbales complexes, pour le diriger dans son organisation spatiale, peut également être un grand défi. Si vous donnez comme consigne de pointer en séquence (comme l'image et exemple précédents), ne donnez pas de consignes verbales en plus!  Cela rendrait le défi trop difficile. C'est un défi complexe de séquence ou un défi complexe en verbal, pas les deux, ou du moins, pas au début. 

 

Pour la mémoire séquentielle, vous pouvez observer longuement les images que vous collerez au mur, les poser en ordre sur la table ou au sol, et le jeune doit les mémoriser, de sorte que si vous en retirez une, il saura s'il s'agit du chat à la fenêtre ou du chat avec son toutou. Il sera plus facile par la suite, une fois les images au mur, de mémoriser des séquences à plusieurs localités dans l'espace. Toujours penser à prendre 2-3 images au départ, pas plus.   

 

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En résumé, bien connaître les acquis nécessaires à l'accomplissement d'une tâche rendra vos interventions profitables. Vous saurez déjà ce que le jeune a besoin de savoir pour passer à l'étape suivante. Ce n'est pas acquis? Parfait! Vous savez ce sur quoi il faut plancher en premier lieu. Il n'y a pas de petites victoires. 

Également, vivez l'espace au complet, utilisez les murs, le mobilier, les dessous de table, les fenêtres pour permettre au jeune de réellement s'amuser et de comprendre totalement son environnement, ainsi que de généraliser les apprentissages, c'est la clef! 

N'oubliez pas, dans vos grands élans de créativité et d'excitation (je connais le feeling, mettons!) de toujours faire un travail en amont avec votre animal, partenaire d'intervention. La désensibilisation ne s'arrête pas à l'adolescence de votre animal, non! C'est un travail de chaque jour.  

J'en parle souvent, c'est aussi valable pour les objectifs que pour vous, les baby steps ont réponse à tout. Toujours vous demander, est-ce la plus petite étape suivante? Vous pourrez valoriser chaque victoires, les renfos auront l’effet de motiver et d’encourager votre jeune et les étapes suivantes seront vues comme positives et non plus comme un défi insurmontable. 

Bonne planification de vos objectifs, j'espère que ces quelques exemples ont pu vous être utiles! N'hésitez pas si vous bloquez sur un objectif, écrivez-moi et nous tenterons de brainstormer ensemble! 

 Zoothérapeutiquement vôtre,

Audrey Desrosiers

 

 

Entrevue à Radio-Canada

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Très heureuse d'avoir eu la chance d'être invitée à l'émission de Marina Orsini, entourée du Dre Christiane Laberge et de la vétérinaire Dre Jasmine Raphaël.

Surtout, d'avoir peu élaborer en détails sur ce qu'est la zoothérapie, ce qu'elle n'est pas et son application concrète. 

 

Les origines de la zoothérapie, ses fondements, son application auprès des personnes âgées, en orthophonie, en ergothérapie, en réadaptation ainsi qu'auprès des enfants en troubles d'attachement. 

 

Un beau dix minutes d'échanges professionnels avec la tellement magique présence d'Albus, petit chiot bouvier bernois qu'Isabelle Valiquette m'a généreusement prêté pour cette grande occasion. 

 

Il a clairement volé la vedette ce matin là, même moi j,avais du mal à résister !

 

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Voici le lien pour la ré-écoute si vous avez manqué la diffusion originale: 

 

 Zoothérapeutiquement vôtre,

Audrey Desrosiers